Constellation Cygnus-La Grue de Khérybaqef

Au-dessus du Capricorne, on peut voir un personnage debout avec un corps d’homme et une tête de faucon et au-dessus de ce personnage, on peut voir plusieurs oiseau:

Agrandissons-le :

Les Oiseaux nous l’avons vu avec la Constellation Aquila tiennent une place importante dans la Culture d’Égypte Antique.

Les Oiseaux du Nil :

L’Ouette d’Egypte est une oie qui vit en permanence sur les bords du Nil, contrairement au Cygne, qui se rend en Egypte que lors de sa migration, venant d’Europe. L’Ouette d’Egypte, n’hésite pas à faire son nid, dans un ancien nid de Rapaces, et son plumage se rapproche plus de celui d’un rapace que d’une oie blanche.

Les cigognes volent avec le cou tendu, comme la plupart des échassiers, contrairement aux hérons qui rétractent le cou en vol replié en forme de S mais les grues volent le cou étiré et droit comme le Cygne, la tête du cygne ressemble beaucoup à celle de l’Oie.

Tout comme la Cigogne ou grue qui possède aussi un plumage noir, le Cygne aussi peut arborer un ton sombre :

Un autre point commun entre la grue et le Cygne est leur fameuse fidélité de couples. Contrairement au Cygne, la grue n’a pas les pattes palmées, car la grue ne séjourne pas longtemps dans l’eau mais à proximité de celle-ci et si parfois elle se mouille les pattes, c’est pour manger :

Les grues portent leur vol très-haut et se mettent en ordre pour voyager; elles forment un triangle comme pour fendre l’air plus aisément mais les oies et les canards, les flamants roses volent aussi en formation chevron ou triangle :

Par contre, c’est très rare que les Cygnes volent avec une telle formation, il n’existe pour ainsi dire aucune photo de cygnes volant en formation « triangle ».

La Grue :

La Grue Demoiselle ou Demoiselle de Numidie (Grus virgo) est une espèce de grand échassier de la famille des Gruidae ainsi que la Grue cendrée, ce sont celles que l’on voit le plus souvent en Egypte depuis la période Antique.

Dès la fin de l’hiver, les grues manifestent leur humeur nuptiale par des démonstrations spectaculaires. Marchant avec raideur, le bec et le cou tendus, le mâle suit sa compagne pendant des heures, sans cesser de pousser des cris sonores. Enfin, la femelle marque son assentiment en s’arrêtant, ailes ouvertes.
Aussitôt, le mâle bondit sur le dos de sa partenaire, replie les pattes et déploie ses ailes pour maintenir son équilibre.

Les couples de Grues sont unis à vie et ne sont séparés que par la disparition de l’un des partenaires. Les couples, formés au cours de l’hivernage, se reproduisent après leur arrivée sur les sites de nidification, en mars ou en avril, quelquefois en mai, le nid est toujours situé dans un lieu humide.

L’incubation dure de 27 à 29 jours, ce qui est précisément la durée du cycle féminin du retour des Règles, il existe donc une analogie avec la durée complète des phases de la Lune.

Très vigilants, le mâle et la femelle se relaient pour couver toutes les trois à quatre heures. À la fin du mois d’octobre ou au début du mois de novembre, les grues entreprennent leur voyage vers le sud, en troupes plus ou moins nombreuses, se déplaçant de jour comme de nuit, faisant halte en certains points fréquentés traditionnellement.
Puis elles repartent vers leur destination finale, dessinant de grands V dans le ciel, ponctuant leur vol de coups de trompette sonores afin de maintenir la cohésion du groupe.

Les populations de grues de la Suède, de Finlande et de Russie se rendent pour la plupart au Soudan, dans la vallée du Nil et en Éthiopie.
Au printemps, le retour s’effectue bien plus rapidement que l’aller, de mars à avril, selon les mêmes couloirs de migration.

Bien qu’ayant des yeux de petite taille, la grue cendrée jouit d’excellentes capacités visuelles, utiles en différentes circonstances. Elle peut aussi bien repérer avec précision de petites proies à proximité immédiate que sentir, à plusieurs centaines de mètres, l’approche d’un danger. En outre, une sensibilité satisfaisante à la lumière faible autorise des déplacements migratoires nocturnes, lorsque les conditions de visibilité liées à la météorologie sont satisfaisantes.

L’empreinte laissée par la patte de la grue cendrée laisse apparaître trois doigts antérieurs, le médian un peu plus long que les autres. Le pouce, nettement plus petit, ne sert pas pour la marche et ne marque pas – ou peu – le sol. Son atrophie est justifiée par le fait que la grue ne se perche pour ainsi dire jamais.

Quand vient la saison de reproduction, les grues recherchent l’eau, qui limite les possibilités d’accès des prédateurs. Dans les régions les plus septentrionales à un peu plus au sud, les grues nichent dans des clairières inondées et au bord de lacs tranquilles.

Grâce à leur vue perçante et à leur vigilance constante, les grues n’ont guère de périls naturels à redouter. Mais il arrive que les œufs et les poussins soient victimes d’un corvidé ou d’un petit carnassier. Les juvéniles et quelquefois les adultes peuvent être la proie d’un rapace.

D’après les Naturalistes, les Grues sont représentées en général tenant sur une patte, l’autre étant repliée et tenant un caillou dans ses « doigts », de fait lorsque le caillou tombe, il réveille la grue qui se serait endormie, c’est de cette observation, qu’on attribue le terme vigilance à la grue, c’est ainsi que sa qualité de sentinelle, a donné le mot vigile, c’est à dire qui surveille, qui reste sur ses gardes.

Le dieu Khérybaqef : Le dieu Khérybaqef est une divinité de Memphis.

Sa tâche divine consiste à protéger le sarcophage du dieu Osiris dans la mythologie égyptienne. Le dieu Khérybaqef est généralement représenté sous la forme d’un homme avec une tête d’ibis comme le dieu Thôt où d’une tête de grue, mais si on tient compte de son nom écrit en hiéroglyphe où la grue y figure, c’est la tête de grue qui devrait être retenue.

Selon le livre des morts, cette divinité fait partie des sept esprits placés par Anubis pour protéger le sarcophage d’Osiris, avec les enfants d’Horus. Khérybaqef est généralement représenté comme un homme ibiocéphale coiffé avec une perruque tripartite.

Il est difficile de distinguer Khérybaqef de Thot, à moins que la couleur verte soit attribuée à Khérybaqef qui rappelle la couleur de Osiris, Thot lui est représenté en général avec les tons noir et blanc.

Dans la tombe d’un des fils de Ramsès III, pharaon de la XXème dynastie, Nouvel Empire, tombe numérotée KV44 de la vallée des Rois, le dieu dont le nom a été abrégé en Baq est représenté avec une tête d’échassier, un bec de grue et d’une oreille humaine. Le dieu Baq dans la mythologie égyptienne est une divinité de l’assemblée divine présidant à la 21ème porte du livre des portes.

La déesse Nehemètâouay :

La Déesse Nehemètâouay « la défenderesse des dépouillés ». Totalement inconnue avant le Nouvel Empire, c’est une déesse bienveillante qui protège et aide les dépouillés. Elle est considérée comme la mère du dieu Hornoufi dont le père serait le dieu Osiris. Elle peut être représentée à genoux avec une tête d’ibis comme son époux Thôt.

Bénou le Héron :

Comme Rê, l’oiseau Bénou était adoré à Héliopolis où on le trouve également lié à Atoum, le dieu du soleil couchant. Le livre des morts dit : « Je suis l’Oiseau Bénou, l’Âme/cœur de Rê, le Guide des Dieux vers le Douât« .
Parmi ses titres on trouve, « celui qui est venu à l’existence par lui-même », ou « seigneur des Jubilés »

Il était associé à la crue du Nil, à la résurrection et au Soleil. Du fait de sa relation à la création et au renouveau. Durant l’Ancien Empire, le Bénou était représenté sous l’apparence d’une bergeronnette printanière couronnée de l’Atef – coiffure d’Osiris – ou du disque solaire mais à partir du Nouvel Empire, il prit l’apparence d’un héron cendré, parfois d’un héron pourpré.
En de rares occurrences, il apparaît comme un homme à tête de héron vêtu de bleu ou de blanc et portant un long manteau transparent.

Selon le mythe, le Bénou s’était créé de lui-même à partir d’un feu consumant l’un des arbres situés dans une des enceintes du temple de Rê.

D’après une autre version, il avait jailli du cœur même d’Osiris. Il vivait sur la pierre Benben ou sur le saule sacré d’Héliopolis. On le nomma le « grand craqueteur », dont le cri déchira pour la première fois le silence.

Mais il existe plusieurs versions à ce mythe de la création.

Les oiseaux chez Les Grecs :

D’après les Grecs, les grues se mettent un caillou dans la bec, lorsqu’elles traversent le mont Taurus, pour s’obliger à rester muettes, et éviter d’éveiller l’attention des aigles.

La grue passe encore pour avoir dévoilé à Palamède plusieurs caractères de l’alphabet. Ce serait, dit-on en examinant les invariables dispositions du vol des grues, que ce judicieux observateur aurait imaginé les lettres V et Y ; d’où le nom d’oiseau de Palamède, donné en Grèce.

La grue cendrée, un des plus grands oiseaux d’Europe. Le premier à les mentionner est Homère, au détour d’un vers relatant leur combat contre des grues :

« On croirait entendre le cri qui s’élève devant le ciel, lorsque les grues, fuyant l’hiver et ses averses de déluge, à grands cris prennent leur vol vers le cours de l’Océan. Elles vont porter aux Pygmées le massacre et le trépas, et leur offrir, à l’aube, un combat sans merci. »

Il faut encore attendre deux siècles pour que les Pygmées apparaissent pour la première fois avec certitude en Grèce sur un cratère, le célébrissime « vase François », daté autour de – 570, et découvert dans une nécropole étrusque (conservé au Musée archéologique de Florence) :

L’oie est un avatar du cygne dans son acceptation lunaire et femelle. Les amours de Zeus-Cygne et de Léda-Oie représentent donc la bipolarisation du symbole, ce qui conduit à penser que les Grecs, rapprochant volontairement ses deux acceptions diurne et nocturne, ont fait de cet oiseau un symbole hermaphrodite où Léda et son divin amant ne font qu’un.

Par ailleurs, le cygne était l’oiseau dédié à Apollon le Soleil. Pour d’autres Grecs, il pourrait également représenter Orphée, métamorphosé en cygne après son assassinat et placé dans les cieux.

Enfin, les Grecs racontent aussi qu’un jeune homme nommé Cygnus était l’amant du malheureux Phaéton. Après que celui-ci se fut écrasé en conduisant les chevaux du Soleil, Cygnus se mit à chercher son corps désespérément dans le fleuve Éridan ( Nil ) où il tomba.

Influence Chrétienne dans l’Astronomie :

Le ciel astronomique fût, pendant un temps, vers le XVII ième Siècle, peuplé des personnages de la Bible, Cygnus fût représenté sous l’aspect de la Croix de Sainte Hélène par Julius Schiller dans son Coelum Stellatum Christianum, daté de 1627.

La tradition chrétienne (selon l’évêque Eusèbe de Césarée ( 265 à 340 ) dans sa « Vie de Constantin » ) fait état d’une apparition de la Croix dans le ciel vue par Constantin et son armée, ainsi que d’un songe prémonitoire qui aurait annoncé à Constantin sa victoire contre Maxence au pont Milvius.
La nuit même, Jésus lui serait apparu en rêve et lui aurait montré un chrisme ( la constellation du Cygne ) flamboyant dans le ciel en lui disant : « Par ce signe ( ou cygne ), tu vaincras ».

Constantin fit alors apposer sur l’étendard et sur le bouclier de ses légionnaires un chrisme, formé des deux lettres grecques Khi (Χ) et Rho (Ρ), les initiales du mot Christ. Ce signe est depuis un emblème de la Chrétienté combattante, notamment dans l’Empire d’Orient.

Le Dictionnaire étymologique latin explique :

Signum est arrivé au sens de « statue » par l’idée de représentation → voir simulacrum. Le mot se prononçait /sinɡ.num/, d’où le français seing. On trouve, en effet, SINGNVM dans des inscriptions. L’origine de signum est incertaine et le verbe dont il provient est perdu.

Il y a un mot intermédiaire entre secare ( couper ) et signum qui est sigmentum, variante de segmentum, utilisé au sens de signum :  » image, statue ».

Faire le signe de Croix chrétien équivaut donc à se Signum, puisque par le geste, on représente le Christ et sa croix comme une statue virtuelle.

Le même homophone mais écrit avec un C désigne aussi les Cygnes :

« Olor autem dictus quod sit totus plumis albus : nullus enim meminit cygnum nigrum; ὅλον enim Graece totum dicitur. »

Traduction :

« Le cygne a pour nom olor parce que ses plumes le rendent blanc dans son
entier (on n’a de fait jamais fait mention de cygne noir) ; car ὅλος, en grec, veut dire « tout entier« .

On apprend que le cygne est désigné par le mot Olor et non directement par Cygnus.

Le mot « cygnus » n’est donc pas dérivé du latin mais du vieil anglais apparenté à l’Allemand Schwan et Néerlandais zwaan, alternativement dérivé de la racine indo-européenne *swen (au bruit, pour chanter), d’où le latin dérive sonus (bruit).

Cygnus trouve aussi son origine du grec kyknos le cygne.

Dans le domaine astronomique signus avec un S au début sert à désigner les astres et les constellations en tant qu’ils sont les signes présumés des phénomènes terrestres ou atmosphériques, et d’événements de la vie humaine (grec semeion).

L’homophonie du mot cygnus fût donc confondue avec le mot signus dont le pluriel est signum. Le Cygne était donc nommé Olor par les Latins mais certainement pas Cygnus.

Cygnus, se nommait plus anciennement Avis c’est comme ça que l’astronome Albrecht Dürer l’a nommait encore en 1515 :

Ce n’est donc qu’à partir du 17 ième Siècle que le mot Cygne remplaça le nom Avis,

Grus n’est pas Cygnus et inversement :

On peut penser que cette analyse fait la confusion entre les constellations Cygnus et Grus ( la Constellation de la Grue ) faisant elle aussi partie des 88 constellations, mais pas du tout.

En se servant de l’Uranometria de Bayer, on constate que Cygnus est aussi une combinaison de deux volatiles, en effet, si on observe bien la page du Cygne on constate que même si cet oiseau était fort connu depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du Moyen-Âge en Occident, Bayer lui a dessiné un bec de rapace et non avec le bout arrondi que nous connaissons habituellement du cygne:

cygnus-couleur-bec

Un autre détail devrait attirer notre attention, celui du cou, il est aussi courbé comme le cou d’une Grue mais les cygnes volent avec le cou bien droit :

Vision astronomique :

cygnus

Voici les 4 représentations officielles les plus courantes de la Constellation de Cygnus retenues par les astronomes :

Il suffit de superposer un des astérismes de la Constellation Cygnus sur la Constellation La Grue de Khérybaqef pour pouvoir l’identifier facilement :

Identification astronomique :

Le Cygne est une grande et brillante constellation, parfois appelée la Croix du nord (en référence à la Croix du Sud) car ses étoiles sont principalement disposées selon une grande croix. L’oiseau qu’elle représente s’étend sur la Voie lactée estivale, paraissant en migration vers le sud.

Les Constellations limitrophes sont : Draco, Lyra, Pegasus, Aquila, Hercules, …

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Cette page fait partie d’un ensemble dont le travail de recherche consiste à décrypter les personnages du Zodiaque de Denderah, ce travail de recherche inclut un Zodiaque-Map cliquable, ainsi qu’une représentation fidèle en très grande taille du Zodiaque de Denderah.

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Si vous souhaitez découvrir l’analyse des 88 constellations, servez-vous de ce lien.

Vous pouvez lire aussi le travail de recherche qui sert d’introduction aux Constellations Égyptiennes à cette adresse :

Lien vers le travail de recherche